autres temps, autres mœurs!

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »
 
Qui disait l’autre ! C’est ben vrai ! Disais aussi  la Mère Denis !
 
Le GOUNOUD et le GILLIS sont finis. Les deux restants du carton de grenier provençal.

L’antithèse de l’obsolescence programmée ces deux-là.

Un peu fatigués, ils ont traversé quelques siècles, ont sacrifié (plutôt un forgeron/armurier local les a sacrifié !!) à la fée percussion pour arriver tout à fait tirables jusqu’à nos jours.

On ne gâche pas ! On recycle !
 
De la paléontologie armurière où on peut lire dans quelques strates l’évolution de l’espèce !

De l’Histoire européenne où du belge qui fume croise du français et du provençal.

Du royaume de la tulipe à celui de l’olive.

Un beau gâchis diront certains, un beau livre diront d’autres dont je suis.

Avant.







Après.



 














J'ai d'ailleurs passé sur ces deux lascars plus de temps que sur les autres réunis ( là il y avait de la restauration )

Ils le valent tout autant.

J'oubliais.

Il s'agit des deux qui étaient chargés.

Démontage des cheminées, trempage des canons dans l'eau.

Puis tire balle.

Dans l'ordre +/- 2 gramme d'un poudre très noire, bourre d'étoupe, balles plomb coulées sous calibrée, bourre d'étoupe.

Après séchage au soleil de Provence, la poudre noire s'est parfaitement enflammée dans un nuage de fumée à l'odeur si délicate 

fcrozet a écrit:Après séchage au soleil de Provence, la poudre noire s'est parfaitement enflammée dans un nuage de fumée à l'odeur si délicate 

Mêlée au goût délicieux de l'huile de coude...
Ce qui est quand même incroyable, c'est d'avoir traversé 3 siècles dans cet état, chargés...et jamais jetés. Dans ces grandes maisons familiales séculaires, dont rien ne sortait des greniers, il doit y avoir encore tant de choses extraordinaires...

ça fait moins rêver le collectionneur qu'une paire de réglementaires, certes, mais ces deux-là sont à n'en pas douter des "outils" prisés de leurs propriétaires successifs...

merci pour le détail du chargement à balle roulante entre deux valets d'étoupe... comme dans l'artillerie (et loin des balles calepinées utilisées désormais en tir à canon lisse)

Mais pourquoi ne pas avoir gardé la poudre pour lancer une vaste (sic) campagne d'expérimentations sur les puissances comparées avec la PNF2?

freebird a écrit:
Mais pourquoi ne pas avoir gardé la poudre pour lancer une vaste (sic) campagne d'expérimentations sur les puissances comparées avec la PNF2?

Il y a d'autres trucs dans le grenier ......  ( m'a appelé la dame!)

Quand on pense que les maisons modernes n'ont plus de grenier 

Encore une fois, fantastiques : tant les armes que leur histoire 

freebird a écrit:Mais pourquoi ne pas avoir gardé la poudre pour lancer une vaste (sic) campagne d'expérimentations sur les puissances comparées avec la PNF2?

taquin que tu es !

meuh non, pour une fois qu'on avait un lot de 4 (quatre) grammes de poudre noire ancienne non identifiée, on allait enfin pouvoir démarrer les choses sérieusement (on sait déjà, grâce à François, que de la poudre hors d'âge, mouillée puis séchée à nouveau "fonctionne" encore. oui, on le savait déjà, mais la preuve irréfutable est désormais inscrite sur TCAR )

"il reste des choses dans le grenier"... je vais peut-être aller me coucher moi, je sens une crise de jalousie fulgurante planer au-dessus de moi... (et pi d'abord, mon grenier aussi il y a des armes partout, même sous le lit... ah oui, le grenier, c'est, entre autres, ma chambre... )

freebird a écrit:mais la preuve irréfutable est désormais inscrite sur TCAR )

et sera donc gravée dans le marbre !
ça fait plus riche...

M'a parlé d'un long truc rouillé "un peu comme l'autre" avec sa baïonnette , de longs fusils à chiens tout rikiki pour enfants  de casques boc....!

Mais j'ai la flemme! C'est à 30 bornes

fcrozet a écrit:M'a parlé d'un long truc rouillé "un peu comme l'autre" avec sa baïonnette , de longs fusils à chiens tout rikiki pour enfants  de casques boc....!

Mais j'ai la flemme! C'est à 30 bornes

T'as raison, bouge pas, j'y vais, passe-moi l'adresse en MP 

Te donne pas la peine, j'y suis déjà !

freebird a écrit:...merci pour le détail du chargement à balle roulante entre deux valets d'étoupe... comme dans l'artillerie (et loin des balles calepinées utilisées désormais en tir à canon lisse)    
...

Je suis étonné. Il me semblait que les calepins étaient utilisés spécifiquement pour la prise de rayure, donc en canons rayés.
En canons lisses, quel serait l'utilité?
Effectivement, ce chargement avec une bourre entre la poudre & le projectile, & une bourre de maintient après celui-ci semble plus pertinent.
C'est d'ailleurs en quelque sorte la formule utilisée dans les cartouches de fusils de chasse (Amorce-poudre-bourre-projectile-maintient).

freebird a écrit:meuh non, pour une fois qu'on avait un lot de 4 (quatre) grammes de poudre noire ancienne non identifiée, on allait enfin pouvoir démarrer les choses sérieusement (on sait déjà, grâce à François, que de la poudre hors d'âge, mouillée puis séchée à nouveau "fonctionne" encore. oui, on le savait déjà, mais la preuve irréfutable est désormais inscrite sur TCAR )
...

Je m'associe à cette idée d'expérimentation comparative poudre ancienne/poudre moderne.
De plus, ce résultat, comme l’inflammation d'une dose de poudre ancienne, mouillée, puis séchée dont :

...la preuve irréfutable est désormais inscrite sur TCAR !

fcrozet a écrit:M'a parlé d'un long truc rouillé "un peu comme l'autre" avec sa baïonnette , de longs fusils à chiens tout rikiki pour enfants  de casques boc....!

Mais j'ai la flemme! C'est à 30 bornes

....!!!!!!
Y'en a pas mal qui les f'raient, & même en vélo si y fallait!

@Pâtre: le calepin (tissu ou le papier de la cartouche) en arme à canon lisse permet de réduire le vent (et de nettoyer un peu entre les tirs) et donc de diminuer les trajectoires erratiques d'un projectile nécessairement sous calibré. En tout cas, c'est ce qui m'avait été conseillé avec mon 57 espagnol (mais c'était il y a 20 ans, et depuis il fait joli dans un râtelier)

Dans l'idée de le refaire reparler prochainement, j'ai effectué quelques recherches, et je suis tombé sur des canadiens qui tiraient un Enfield à canon lisse en .75 avec cette même méthode des valets d'artillerie (plus une bonne grosse dose de graisse sur la balle avant le deuxième) et l'idée m'a parue excellente. La découverte de François me ravit donc en apportant une preuve de l'existence historique de cette méthode de chargement pour les armes de petit calibre.

Le chargement historique avec des cartouches en papier utilisait l'enveloppe de papier comme bourre, une partie déchirée (avec les dents) comme première bourre au-dessus de la poudre, puis la partie restant adhérente à la balle est tassée par la baguette au dessus de la balle pour la coincer.

Mais si l'enveloppe a une épaisseur suffisante pour combler le vent et que la balle soit coincée dans le canon, on peut descendre la balle avec l'enveloppe d'abord, il n'y a donc pas de bourre au-dessus de la balle. Mais ça va bien pour un chargement militaire destiné à être tiré rapidement sur le champ de bataille.

Pour un chargement "civil" avec poire à poudre et destiné à rester en place pendant de nombreux jours, voire des années, les valets d'étoupe ou de chiffon étaient une solution plus simple et immédiatement disponible pour ceux qui n'avaient pas acheté ou confectionné des cartouches.

Gilles78 a écrit:Le chargement historique avec des cartouches en papier utilisait l'enveloppe de papier comme bourre, une partie déchirée (avec les dents) comme première bourre au-dessus de la poudre, puis la partie restant adhérente à la balle est tassée par la baguette au dessus de la balle pour la coincer.

Ce n'est pas exactement ce que dit le règlement de chargement en 12 temps (armes à silex à âme lisse)

on déchire la cartouche avec les dents pour libérer la chambre à poudre (et on crache ce morceau qui ne servira à rien), après amorçage du bassinet, on verse le reste de la poudre dans le canon, on secoue la cartouche et on l'insert telle quelle dans le canon (la chambre à poudre vide servira donc bien de bourre, et le papier qui enserre la balle de calepin, en quelque sorte). Mais c'est pour pinailler.

Mais j'avoue qu'en 15 ans de reconstitution et de tir  historique je ne m'étais jamais vraiment penché sur le chargement des armes civiles...

Les civils sont généralement beaucoup moins disciplinés que les militaires et ils ne s'astreignent généralement à suivre des règles que si elles leur sont indispensables ; pour le chargement de ces armes de défense au domicile ou en voyage (les routes étaient encore sous la menace d'autres raquetteurs que les radars ) les gars prenaient ce qui leur tombait sous la main pour être sûr que ça ne bougerait pas avant le tir, quelles que soient les manipulations...

 






J'oubliais.

Il s'agit des deux qui étaient chargés.

Démontage des cheminées, trempage des canons dans l'eau.

Puis tire balle.

Dans l'ordre +/- 2 gramme d'un poudre très noire, bourre d'étoupe, balles plomb coulées sous calibrée, bourre d'étoupe.

Après séchage au soleil de Provence, la poudre noire s'est parfaitement enflammée dans un nuage de fumée à l'odeur si délicate 

Profitons de ce post pour rappeler que ces armes anciennes, se chargeant par la bouche, sont souvent encore chargées. Avant tout "bricolage" il faut bien sonder le canon, voir si la baguette va bien au fond (en comparant avec la longueur extérieure du canon) Il n'est pas rare, en effet, qu'en chauffant la culasse pour la dévisser, le coup "parte".

Dans certain cas il n'y a même pas besoin de chauffer :

http://www.ladepeche.fr/article/2012/10/16/1465356-narbonne-un-coup-de-fusil-met-la-salle-des-ventes-en-emoi.html

Sur un pistolet à silex j'ai déjà vu un départ avec un bassinet non amorcé.

Sur une arme à chargement par la bouche toujours vérifier la présence d'une charge, à la baguette, avant toute manipulation.

Narbonne : un coup de fusil met la salle des vente en émoi!  

On imagine le tableau:
Y' marche votre fusil?
Oui, regardez,....oups, y'marche....