Pékin 1900 : les belligérants

Alors, réponse de mon amis qui s'est spécialisé dans la campagne de chine : le gus en béret est un soldat d'infanterie, avec les équipements alpins, soit la tarte et les bandes molletières.

Il m'a envoyé cette photo qui complète l'ensemble, et qui permet d'y voir plus clair sur les troupes françaises en présence :



De gauche à droite vous avez :

- chasseur alpin
- zouave
- infanterie coloniale
- infanterie classique avec effet alpins pour la campagne de chine
- chasseur d’Afrique

Y'a pas a dire, les uniformes français d'avant 14, ça a d'la gueule.

  Merci pour toutes ces infos passionnantes ! 

Que du bonheur à vous lire, les amis, que du bonheur ! 
La concentration de connaissances accumoncelée (donc la somme d’un amoncellement et d’une accumulation, c’est dire...) autour d’une photo est impressionnante 
Que n’ai-je connu TCAR plus tôt ...

Cette série de photos est prodigieuse : ce sont les mêmes gars au même endroit !

Les photos sont attribuées sur plusieurs sites à un photographe officiel allemand. Elles ont été publiées par plusieurs éditeurs aux USA et en Allemagne , au moins.

obaneck a écrit:Que du bonheur à vous lire, les amis, que du bonheur ! 
La concentration de connaissances accumoncelée (donc la somme d’un amoncellement et d’une accumulation, c’est dire...) autour d’une photo est impressionnante 
Que n’ai-je connu TCAR plus tôt ...

+1   Bravo messieurs! Chapeau!

Des documents passionnants, et que l'on peut mieux comprendre grâce aux explications des uns et des autres, c'est vraiment "génial"

J'avais déjà remarqué que le chasseur alpin formait un beau "toit" à l'avant de sa "tarte" ; presque surpris que ça ait déjà été l'usage en 1900...
Mais le biffin porte son béret d'une façon plus quelconque : le "toit" était-il réservé aux "chass'bit" ?

Sinon, lesquels étaient les artilleurs ?
Il se dit que c'est à cette occasion que nos nouveaux canons de 75 ont fait leurs premières démonstrations publiques en conditions réelles, et que les teutons en auraient bouffé leurs casques à pointe, au vu de l'énorme supériorité du frein hydro-pneumatique sur leur truc rappelé par ressort à boudin, pourtant lui-aussi tout neuf mais déjà très largement surpassé...
Il se dit aussi (dans des cercles bien plus restreints) qu'il faut y voir le résultat de l'Affaire Dreyfus, dont la publicité (certes excessive, la machine s'étant "un peu" emballée) avait donné à penser qu'on ne pouvait rien trouver de mieux que le frein du 120 Court, qui n'avait rien de bien performant ! Ce qui avait laissé les germains béatement s'endormir sur leur lauriers...

Bonjour,

Merci pour votre érudition !
Du coup j'en profite avec une question de béotien pour les spécialistes des uniformes :

Pourquoi un soldat d'infanterie, expédié en Chine, se voit porteur d'une tarte de chasseur alpin ?
Ils étaient cantonnés (oui, je sais, mauvais jeux de mots ...) en régions montagneuses ?

Les blessés graves français étaient évacués vers le Japon pour soins. 7 y sont décédés.

Ils s’appelaient Jean Bourgeade, originaire de Bordeaux, Corentin Postic de Lanvéoc (Finistère), Louis Marie Carrour de Kervignac (Morbihan), Joseph Dorel de Grenoble, Jules Lebeau d’Artonges (Aisne), François Cohendy d’Aydat (Puy-de-Dôme) et François Lelièvre d’Angers.

Leur tombe est toujours entretenue par les Japonais :



Un détail : ces tombes sont situées à Hiroshima...

D’après cet article, ça caillait un peu plus qu’en Indochine
http://www.aamtdm.net/images/stories/histoire/Ancre_de_chine_Militaria_Magazine.pdf

D'où les mitaines règlementaires en peau d'ours portées par l'Américain sur la photo du début 

Verchère a écrit:J'avais déjà remarqué que le chasseur alpin formait un beau "toit" à l'avant de sa "tarte" ; presque surpris que ça ait déjà été l'usage en 1900...
Mais le biffin porte son béret d'une façon plus quelconque : le "toit" était-il réservé aux "chass'bit" ?

Le port de la tarte est laissé libre au choix du soldat à l'époque, se qui est assez curieux quand on connait la rigidité des règlements en général, mais c'est comme ça. Après, il y a des "modes" suivant les époques et les armes. C'est également le cas pour le port de la chéchia chez les zouaves, qui évoluera avec le temps (complétement vers l'arrière, sur le haut de la tète, le haut de la chéchia rentrée ou non à l'intérieur etc...).

Pour illustrer mon propos, une photo d'alpins du 67eme BCA en 1915, je vous laisse apprécier la diversité dans le port de la tarte :




On ne voit pas d'artilleur sur cette photo, mais il y avait bien quelques régiments d'artillerie sur place.

Tbone a écrit:
Pourquoi un soldat d'infanterie, expédié en Chine, se voit porteur d'une tarte de chasseur alpin ?
Ils étaient cantonnés (oui, je sais, mauvais jeux de mots ...) en régions montagneuses ?

Visiblement il faisait très froid là bas, jusqu'à -40 l'hiver.

C'est pas le litoral de la Mer Noire!  
Les JO d'hivers 2022 dervraient avoir lieu a Pekin/北京 !

Et y'a interret d'etre bien habille, le climat sous influence Siberienne, c'etait pas que au XXeme naissant!

Ca meule tellement que meme les empereurs Mandchous (du nord, donc) passaient l'hivers dans un palais plus au sud!

Pâtre a écrit:On a pas fini de payer cette humiliation de la Chine....

Une chose leur est particulièrement restée en travers de la gorge, 40 ans avant : le sac du palais d'été !

La reconstruction était lentement entamée, et les Alliés remettent ça en 1900 ! Il y a de quoi bétonner une rancune millénaire ! Et on peut faire confiance aux Chinois pour cela ... dans un siècle ou deux, leurs livres d'Histoire mentionneront, en quelques lignes, la parenthèse fugace, à l'échelle du temps chinois, de la sécession de Taïwan, 1949-2xxx ...

Allez voir sur Wiki "Ancien palais d'été", pour avoir une idée du traumatisme ...

Pour illustrer les propos de Feder

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ancien_Palais_d%27%C3%89t%C3%A9

Lire aussi " La vallée des roses" de Lucien Bodard

Et puis dans le genre, les gentils d'un côté (essentiellement les Anglais et les Américains, les autres nations n'étant que secondaires) et les méchants (les fourbes chinois), il y a le film hollywoodien "les 55 jours de pékin" A voir et à revoir.

Du côté de l'histoire, les massacres d'européens et de chinois convertis ont été fait payés chèrement par les troupes allemandes qui inaugurait leur future tradition de massacres et viols généralisés.

Oh, à ce sujet, je crois qu'ils s'étaient déjà "fait la main" en France pendant le guerre de 1870....!

Bonsoir à tous,
Voici les effectifs militaires de l’alliance en Chine : 
- 17 500 Français 
- 22 500 Allemands
- 22 000 Japonais
- 20 000 Anglais
- 18 000 Russes
- 5 000 Américains
- 2 000 Italiens
- 400 Autrichiens
Ce petit monde était sous commandement en chef allemand.
Se souvenir que 14 ans plus tard l’ambiance de franche et saine camaraderie s’était bien diluée...

Pour revenir à la tarte des Chasseurs, c’est une décision ministérielle du 24 Mars 1889 qui l’a rendue réglementaire. Voici ses dimensions : pour une taille 56 cm, son diamètre est de 34,5cm. Son positionnement sur le crâne est variable en fonction du climat du moment :  vers l’arrière pour protéger la nuque du soleil ou vers l’avant, en visière, pour les mêmes raisons. L’inclinaison latérale est fonction du grade : inclinée à gauche pour la troupe afin d’entendre les ordres et ne pas gêner le maniement de l’arme et inclinée à droite pour les officiers. L’examen des photos anciennes montre que dans la pratique, l’observation du règlement est un peu lointaine. Quand j’ai été réserviste dans un BCA, la tradition disait qu’après avoir incliné la tarte vers la gauche , on faisait un pli devant l’oeil (1, je te vois), un pli pour dégager l’oreille gauche (2, je t’entends) puis on plaquait l’insigne sur le crâne (3, je t’emm...e). Enfin, le diamètre de la tarte permettait de se mettre les pieds au chaud quand les nuits en montagne étaient fraîches !

Bonsoir.
Les français avait un groupement d'aérostiers qui rendit bien des services.

Bonjour, 

Les photos de la guerre des Boxers sont très rares sans parler des prix quand il y en a à vendre. Voici des Officiers Bavarois sur le départ. On remarquera qu'ils ne partent pas avec de la "quincaillerie". 

Richelieu a écrit:Bonsoir.
Les français avait un groupement d'aérostiers qui rendit bien des services.

Leur ballon arborait une grande banderole  avec ;en chinois ; "La Grande France"  .

Un vieux n° de la Gazette consacré aux "55 jours de Pékin" avait montré les photos prises depuis le ballon et grâce à la dimension des clichés avait permis de faire des aggrandissements intéressants.
L'article comportait de nombreuses citations de l'ouvrage de Pierre LOTI "Les Derniers Jours de Pékin" qui était non seulement un témoin direct de l'évènement mais aussi un acteur puisqu'il y était en tant qu'Officier de Marine. Il y était mentionné que les troupes US avaient largement "fraternisées" avec les russes et communiaient ensemble dans des brumes éthyliques

 
Pour approfondir : Un article très complet avec des photos ;dont celle du présent sujet mais aussi beaucoup d'autres.
Parmi ces photos on remarquera une carte postale ...montrant la décapitation d'un "Boxer" devant une ligne de fantassins allemands à casques à pointe ;mais l'une qui m'a particulièrement intéressé (p31) est celle d'un groupe de cosaques flanqués de deux chinois dont celui de gauche tient un(très) long fusil de rempart (Non ce n'est pas un Jingal https://www.tircollection.com/t17458-le-fusil-jingal-chinois?highlight=chinois)
Cet article de 47 pages est très complet car outre l'exposé de cette expédition on y trouve les rapports d'époque sur la campagne mais aussi sur les divers contingents,le matériel etc


https://s73da52f13700ee39.jimcontent.com/download/version/1472626056/module/7786456249/name/L'exp%C3%A9dition%20internationale%20de%20Chine%20(1900%20-%201901).pdf#:~:text=L%E2%80%99exp%C3%A9dition%20internationale%20de%20Chine%20de%201900%20est%20une,en%201900%20un%20plus%20de%20300%20millions%20d%E2%80%99habitants.