Fabrication du FM BAR (vidéo)

Je viens de la trouver : https://www.youtube.com/watch?v=c8kiOBgYp8M

Merci, c'est intéressant !

J'aime beaucoup ces videos, je m'aperçois que la production de cette époque était ordonnée et vraiment tirée vers le rendement maximum, une vrai industrie de guerre.
merci pour le partage.

...merci !

J'attire votre attention sur l'usinage des parties en bois: les opérateurs des toupies passent leurs mains à quelques centimètres de fraises tournant entre 3000 et 4500 tr/mn, sans le moindre capot de protection, et ce, probablement plusieurs centaines de fois par jour...  

En revanche, ces machines sont équipées de carter d'aspiration extrêmement efficace puisqu'on ne voit quasiment pas de dégagement de copeaux.

Normalement y-a aucun risque ... sauf si on a un pied qui dérape, si le voisin vous bouscule, si une écharde accroche le doigt et l'entraîne, si la main glisse, etc.
Rares étaient les vieux menuisiers qui pouvaient agiter 10 doigts.

En plus, avec la scie (surtout si elle est bien affûtée), depuis pas mal d'années on peut recoller un doigt coupé. Mais avec la toupie y-a pas moyen, tout part en copeaux !

Normalement y-a aucun risque ...  ..."Rares étaient les vieux menuisiers qui pouvaient agiter 10 doigts."

Donc, si je suis bien, les vieux menuisiers devaient être particulièrement malchanceux ou pas très malins, pour parvenir à se blesser alors qu'il n'y avait aucun risque...




Pour avoir travailler suffisamment longtemps avec ce genre "d'inoffensives petites choses", je peux témoigner que, si beaucoup de mes collègues plus âgés étaient mutilés voir carrément invalides, ce n'était pas dû à la maladresse, à la bêtise, ou à la malchance.  

Ce genre de fraise génère un flux d'air inimaginable tant qu'on ne l'a pas expérimenté,  en hiver, une heure à passer des pièces à la toupie et on avait les doigts tellement gourds qu'on perdait une bonne partie de nos capacités de préhension. Le sifflement et proprement assourdissant, vu que l'extrémité de l'outil est supersonique, et sans protection auditive, on finit par sombrer dans un état d'hébétude très favorable à se faire chopper. Si elle est mal équilibrée, les vibrations générées sont capables de desserrer la vis de serrage des "chapeaux, et quand elle happe une pièce de bois, un vêtement ou une main, sa conception fait qu'elle agrippe et tire jusqu'à ce qu'il n'y est plus rien à déchiqueter... Je ne regrette vraiment pas du tout l'époque où je devais exposer mes précieuses mimines au bon vouloir de ces saletés, et je suis bien content de n'avoir jamais hésité à utiliser tous les moyens de protection dont je disposais pour conserver mon intégrité physique.

Je n'ai sans doute pas assez souligné l'aspect caustique de mon intervention...
En travaillant sur une telle machine plusieurs heures par jour (parfois 8 ou 10), tous les jours et pendant des années, la probabilité des "sauf si" atteint forcément une valeur élevée, proche des 100%.
Et encore tous les outils ne sont-ils pas aussi féroces que celui de "Caudron", qui aux dangers habituels ajoute le risque de fissuration avec éclatement !
Je n'ai jamais travaillé sur la toupie, le patron ne voulait pas (d'autant qu'elle n'était pas très aux normes). Donc j'en faisais l'entretien y compris changer les roulements et aligner les arbres, éventuellement le montage des outils (fallait parfois usiner une entretoise) et le réglage de départ, mais je ne faisais tourner qu'à vide ; parfois un peu frustrant, tout de même !


Relativement à la vidéo, comme toutes celles du même genre on ne voit pas grand chose. Tout juste a-t'on le temps de distinguer une fraiseuse d'un étau-limeur, constater qu'il y a beaucoup de machines multi-broches, et pour l'étape dite "rayage du canon" je n'ai guère pu déterminer s'il s'agissait en fait du chambrage ou du filetage (rayage ça m'étonnerait). Dommage, il aurait été intéressant de mieux voir l'usage quasi-systématique de montages d'usinage, gabarits, guides de perçage et de copiage (avec une curieuse fraiseuse horizontale dont la table paraît avoir un mouvement de copiage vertical).
Et tout ça défilant à cadence accélérée dans une cacophonie pseudo-musicale, on se demande bien pourquoi.
Pour ma part, je ne serait pas trop rassuré de monter en ligne avec une pétoire prétendument aussi vite faite...