80'000 chassepots aux Verrières

Jeppesen a écrit:

(la neutralité est parfois un exercice difficile, dans une guerre comme la IIème...)

Et oui...
Pour mémoire, la neutralité suisse n'est pas un choix des suisses mais avait été imposée en 1815 par les vainqueurs de Napoléon...dans le cadre du traité de Vienne.
En 1870, la Suisse a accueilli près de 100'000 soldats français: armes, munitions et chevaux ont été restitués à la France;
Entre 1914 et 1918, près de 65'000 soldats de toutes nations sont accueillis, dûment séparés par origine pour éviter les confrontations. On sait peu de choses sur les équipements;
Entre 1939 et 1945, près de 120'000 soldats de toutes nations sont accueillis, eux aussi regroupés par nations. Une bonne partie des équipements a été remise aux allemands.

Les avions qui se posaient en Suisse étaient généralement endommagés et ont été rendus à leur "propriétaires"... pour ce qui en restait. Il y avait tellement d'avions alliés à Dubendorf (Zurich), qu'ils ne savaient plus où les mettre
https://www.youtube.com/watch?v=j8eeXW5J1o0

Il est vrai que pour les aviateurs alliés, dont les appareils avaient été trop endommagés au-dessus de l'Allemagne, la Suisse représentait une sorte de Paradis  

Beaucoup ont du leur vie à cet accueillant pays, havre de paix au milieu d'un monde en folie. 

C'était aussi un objectif pour les évadés des camps de prisonniers, avec ensuite des filières discrètes mais connues des initiés, permettant de continuer plus loin. Par exemple la fabrique de cigarettes Burus.
Pour la petite histoire, accueil chaleureux du "père Burus", mais aucune proposition d'en "griller une"... Des dizaines d'années plus tard, l'évadé concerné ne l'avait pas encore digéré !

Et en plus de l'accueil des militaires, les suisses ont aussi hébergé pas mal de civils qui se présentaient isolément aux frontières, mais aussi de façon organisée : les civils belfortains en 1870, les enfants des régions frontalières en 1944 (mon père en faisait partie, et a toujours gardé un souvenir ému des paysans suisses qui l'avaient accueilli).