Baïonnettes Défense Nationale... recensement !

C'est pas plutôt gravé à l'acide ?
Et écrit à la main ? (vernis griffé à la plume, écriture à la plume avec une encre qui repoussera le vernis protecteur, etc.)

Chute de l'Empire le 4 septembre, ça laisse quelques jours ; surtout si les PTT se sont mis en grève.
Il a peut-être aussi fallu quelques jours pour décider quoi écrire à la place.

Suite à votre invitation, voici ma participation.

C'est une baïonnette de Mutzig (enfin pas que, voir plus loin) en février 1868 et son marquage de toute beauté.
Le fourreau est au même numéro.

Sinon, l'arme est complètement standard, poinçons, marquages et rivets aux bons endroits.



Le marquage de manufacture et de date a été soigneusement calligraphié.
On a vraiment la sensation d'un travail à la plume avec pleins et déliés comme on me l'a appris à la fin des années 50.


Agrandissement du marquage :


Les poinçons K et G de la lame. Ce sont ceux des contrôleurs de la Société Coulaux à Klingenthal :


Sur le quillon, les mêmes poinçons de Klingenthal à la réception de la baïonnette complète.
Le matricule 46520 avec index D - identique à celui du fusil associé - est apposé à Mutzig, après réception de la Baïonnette.
Je pense que les chiffres du matricule sont des caractères spécifiques à Mutzig (les mêmes caractères sont sur leurs fusils Chassepots), je ne les ai pas rencontrés ailleurs :


En conclusion : cette baïonnette est essentiellement une arme de Klingenthal bien plus que de Mutzig.

La Manufacture de Mutzig et le site de Klingenthal étaient très proches géographiquement, ce qui explique l'origine des baïonnettes plutôt que Châtellerault qui était - en principe - l'unique établissement d'état dévolu à la fabrication des armes blanches depuis 1836 :

Sur une carte GoogleEarth on visualise bien la proximité à une grosse heure de cheval - environ 12 km - de ces deux sites :


Pour l'anecdote, le berceau de ma famille est à Molsheim, juste à côté de Mutzig.

Enfin, il faut rappeler qu'Antoine-Alphonse Chassepot, le père du fusil 1866 est né à Mutzig en Mars 1833, son père était alors réviseur à la Manufacture de Klingenthal ...

À bientôt !

Gravure à l'allemande, très grasse et large, peu commune sur une Mutzig contrairement aux productions françaises qui étaient fines.
Pour mon livre sur ces baïonnettes Chassepot et Remington, j'avais fait des recherches sur les lieux de productions de ces armes et je n'ai rien trouvé. Idem pour celles produites à Thann. Les archives de la ville ne recèlent aucun document sur ce thème. Il s'agit probablement d'un assemblage de différentes fabrications dans différentes régions. 
Page de mon livre présentant les différents marquages des fabrications de Stehelin à Bitschwiller-Thann durant deux années je pense. 

Celles de Mutzig

Bonjour ,
  je viens enfin de ranger mes baïonnettes 1866 , je collectionne normalement
que des "défense National" mais quelques se sont incrustées   1875-1879 et même une 1872 .
Comme personne dira rien je vous les montre sur leur rangement :





Maintenant il faut que je les nettoie  puis les étiqueter pour pouvoir les reconnaitre .



                                                           

S'agissant d'un recensement, je poste ici, mais elle date de 67.

Trouvée au hasard d'une brocante, à un prix raisonnable, et encore plus lorsque je l'ai eu identifiée. (NB/6, à la louche)
Ne fantasmez, il n'y a pas de quoi crier "Viens voir", simplement pour les statistiques :

Funcke 1867, bonne lame, croisière oxydée, avec sa vis de serrage (ce n'est peut être pas le bon terme) poinçons peu visibles, mais tout à sa place. Verrou grippé et  ressort cassé, un chantier de plus. Pas de fourreau. Série Z, n) 9146, avec un doute sur le 9, perdu dans les cratères de rouille. 
Vu sur le net: parait-il réservée aux personnels non armé d'un fusil. Élucubration ?
Les photos :

Bonjour,
oui c'est vrai, la série Z concerne les sabres-baïonnettes isolés, voir la DM de mai 1868

Ceci recoupe par hasard une question que je me suis posé il y a une quinzaine de jours, en répertoriant les artilleurs auxquels était initialement destiné le mousqueton Mle 1892. Dans un manuel de 1914-1915, une fois démêlé le mic-mac entre les artilleurs montés équipés en hommes non montés, les artilleurs à cheval ne disposant d'aucune monture, et peut être même quelques artilleurs à pied équipés en hommes montés (sans compter les vélocipédistes équipés en cavaliers), il en est resté quelques uns armés en tout et pour tout d'un "sabre-baïonnette série Z".

Il s'agit des infirmiers non montés et des conducteurs de mulets de cantines médicales ; mais uniquement en cas de guerre avec une puissance signataire de la convention de Genève ! Ainsi que les tambours et les musiciens.
Pour d'autres Armes on trouve aussi mention de "sabre série Z", et comme c'est dans le même document ça doit être réellement un sabre...


La question était de savoir si ce sabre-baïonnette était du Mle 1892 (celui du mousqueton), ou d'un ancien modèle (p. ex. 1866). Personne ne paraissant avoir jamais vu de SB Mle 1892 marqué Z, j'en ai conclu "Mle 1866".

Le document de 1868 pose une seconde question : en 1914 l'effectif en tambours et musiciens n'avait sans doute guère varié, il s'était augmenté du personnel infirmier, et depuis 1868 on avait sans doute perdu quelques sabres-baïonnette série Z.
Les aurait-on complétés avec des vieux yatagans de Chassepot tenus en réserve ?
Auquel cas on devrait en trouver avec un Z en surcharge d'une autre lettre meulée ; voire même avec un numéro totalement refrappé...

Il n'y a eu que des modèles 1866 en série Z.
J'ignore si la tranche de 100 000 armes de la série a été réalisée entièrement pendant la période de production du modèle, mai oui on trouve quelquefois des sabres-baïonnettes associés à un fusil qui ont été renumérotés en série Z, l'ancien numéro étant entièrement barré et pas effacé. Les fourreaux des infirmiers n'étaient pas bronzés.

OK, ça confirme que les sabre-baïonnette série Z n'ont rien à faire dans une étude sur les Berthier.
Ça va nous faire économiser 5 lignes...